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Attribuée à Antoine CARON Beauvais, 1521 – Paris, 1599 La Résurrection du Christ (vers 1589)Huile sur bois, 124,5 x 137,5 cm Achat en 1966, Inv. 66.2Passez la souris sur l’oeuvre pour zoomer
La Résurrection du Christ
© RMN-Grand Palais (MUDO – Musée de l’Oise) / Thierry OllivierAttribuée à Antoine CARON (Beauvais, 1521 – Paris, 1599) La Résurrection du Christ (vers 1589) Huile sur bois, 124,5 x 137,5 cm Achat en 1966, Inv. 66.2Dans un spectaculaire clair-obscur, le Christ à la silhouette et aux membres démesurément étirés, nimbé de lumière dorée, et drapé d’un somptueux manteau rouge, s’élève au-dessus de son tombeau. Il lève un bras encore alangui et tient de l’autre la croix glorieuse d’où flotte une bannière blanche. De chaque côté, les soldats apeurés gesticulent, tandis que d’autres à l’arrière-plan s’enfuient de la grotte dont l’ouverture donne sur un paysage nocturne.
Une œuvre maniériste
La déformation des corps, l’exacerbation de la gestuelle qui confère aux personnages une allure dansante, les couleurs vives et raffinées, sont caractéristiques de l’art maniériste qui nait en Italie au XVIe siècle, à partir des modèles laissés par Raphaël et Michel-Ange. Ce courant artistique prend un caractère particulier au château de Fontainebleau, vaste chantier mené par la volonté de François Ier qui souhaitait en faire une de ses résidences principales. Sous la direction de décorateurs italiens, comme Le Rosso puis Le Primatice et Nicolo dell’Abate, des artistes venus de différentes parties de l’Europe se rencontrent et créent un style maniériste original, appelé école de Fontainebleau.
Antoine Caron, un peintre de premier plan
C’est dans ce contexte que se forme Antoine Caron qui avait déjà travaillé dans sa ville natale, Beauvais. Il devient une des personnalités artistique de premier plan sous Charles IX et Henri III. Auteur de tableaux, malheureusement en grande partie disparus, de dessins pour la réalisation de tapisseries et de meubles, il est également l’ordonnateur et le metteur en scène de grands événements princiers : l’entrée du roi Charles IX à Paris, ou les noces de Marguerite de Valois et d’Henri de Navarre (futur Henri IV), par exemple.
Une allégorie du pouvoir royal ?
La Résurrection du Christ, qui lui est attribuée, a été interprétée par certains historiens de l’art comme une allégorie du roi Henri III dont le Christ porte les traits. En effet, en 1588, l’assassinat du duc et du cardinal de Guise qui s’efforçaient de contrôler le roi, a été vécu par les proches du souverain comme une véritable renaissance du pouvoir royal. Le tableau pourrait célébrer ce moment qui fut de courte durée puisque, l’année suivante, Henri III fut à son tour assassiné, ce qui mit fin à la dynastie des Valois.
MUDO • 1 rue du Musée, 60006 Beauvais • Tel : 03 56 78 89 90Ehrmann Jean,
« Le tableau de la « Résurrection » du musée de Beauvais et la satire politique au XVIe siècle », Paris, Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1967.
Ehrmann Jean,
Antoine Caron, peintre des fêtes et des massacres, Paris, Flammarion, 1986.
Chastel André,
Mythe et crise de la Renaissance, Genève, Skira, 1989.
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Attribuée à Antoine CARON Beauvais, 1521 – Paris, 1599 La Résurrection du Christ (vers 1589)Huile sur bois, 124,5 x 137,5 cm Achat en 1966, Inv. 66.2Passez la souris sur l’oeuvre pour zoomer
La Résurrection du Christ
© RMN-Grand Palais (MUDO – Musée de l’Oise) / Thierry OllivierAttribuée à Antoine CARON (Beauvais, 1521 – Paris, 1599) La Résurrection du Christ (vers 1589) Huile sur bois, 124,5 x 137,5 cm Achat en 1966, Inv. 66.2Dans un spectaculaire clair-obscur, le Christ à la silhouette et aux membres démesurément étirés, nimbé de lumière dorée, et drapé d’un somptueux manteau rouge, s’élève au-dessus de son tombeau. Il lève un bras encore alangui et tient de l’autre la croix glorieuse d’où flotte une bannière blanche. De chaque côté, les soldats apeurés gesticulent, tandis que d’autres à l’arrière-plan s’enfuient de la grotte dont l’ouverture donne sur un paysage nocturne.
Une œuvre maniériste
La déformation des corps, l’exacerbation de la gestuelle qui confère aux personnages une allure dansante, les couleurs vives et raffinées, sont caractéristiques de l’art maniériste qui nait en Italie au XVIe siècle, à partir des modèles laissés par Raphaël et Michel-Ange. Ce courant artistique prend un caractère particulier au château de Fontainebleau, vaste chantier mené par la volonté de François Ier qui souhaitait en faire une de ses résidences principales. Sous la direction de décorateurs italiens, comme Le Rosso puis Le Primatice et Nicolo dell’Abate, des artistes venus de différentes parties de l’Europe se rencontrent et créent un style maniériste original, appelé école de Fontainebleau.
Antoine Caron, un peintre de premier plan
C’est dans ce contexte que se forme Antoine Caron qui avait déjà travaillé dans sa ville natale, Beauvais. Il devient une des personnalités artistique de premier plan sous Charles IX et Henri III. Auteur de tableaux, malheureusement en grande partie disparus, de dessins pour la réalisation de tapisseries et de meubles, il est également l’ordonnateur et le metteur en scène de grands événements princiers : l’entrée du roi Charles IX à Paris, ou les noces de Marguerite de Valois et d’Henri de Navarre (futur Henri IV), par exemple.
Une allégorie du pouvoir royal ?
La Résurrection du Christ, qui lui est attribuée, a été interprétée par certains historiens de l’art comme une allégorie du roi Henri III dont le Christ porte les traits. En effet, en 1588, l’assassinat du duc et du cardinal de Guise qui s’efforçaient de contrôler le roi, a été vécu par les proches du souverain comme une véritable renaissance du pouvoir royal. Le tableau pourrait célébrer ce moment qui fut de courte durée puisque, l’année suivante, Henri III fut à son tour assassiné, ce qui mit fin à la dynastie des Valois.
MUDO • 1 rue du Musée, 60006 Beauvais • Tel : 03 56 78 89 90Ehrmann Jean,
« Le tableau de la « Résurrection » du musée de Beauvais et la satire politique au XVIe siècle », Paris, Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1967.
Ehrmann Jean,
Antoine Caron, peintre des fêtes et des massacres, Paris, Flammarion, 1986.
Chastel André,
Mythe et crise de la Renaissance, Genève, Skira, 1989.
Dans un spectaculaire clair-obscur, le Christ à la silhouette et aux membres démesurément étirés, nimbé de lumière dorée, et drapé d’un somptueux manteau rouge, s’élève au-dessus de son tombeau. Il lève un bras encore alangui et tient de l’autre la croix glorieuse d’où flotte une bannière blanche. De chaque côté, les soldats apeurés gesticulent, tandis que d’autres à l’arrière-plan s’enfuient de la grotte dont l’ouverture donne sur un paysage nocturne.
Une œuvre maniériste
La déformation des corps, l’exacerbation de la gestuelle qui confère aux personnages une allure dansante, les couleurs vives et raffinées, sont caractéristiques de l’art maniériste qui nait en Italie au XVIe siècle, à partir des modèles laissés par Raphaël et Michel-Ange. Ce courant artistique prend un caractère particulier au château de Fontainebleau, vaste chantier mené par la volonté de François Ier qui souhaitait en faire une de ses résidences principales. Sous la direction de décorateurs italiens, comme Le Rosso puis Le Primatice et Nicolo dell’Abate, des artistes venus de différentes parties de l’Europe se rencontrent et créent un style maniériste original, appelé école de Fontainebleau.
Antoine Caron, un peintre de premier plan
C’est dans ce contexte que se forme Antoine Caron qui avait déjà travaillé dans sa ville natale, Beauvais. Il devient une des personnalités artistique de premier plan sous Charles IX et Henri III. Auteur de tableaux, malheureusement en grande partie disparus, de dessins pour la réalisation de tapisseries et de meubles, il est également l’ordonnateur et le metteur en scène de grands événements princiers : l’entrée du roi Charles IX à Paris, ou les noces de Marguerite de Valois et d’Henri de Navarre (futur Henri IV), par exemple.
Une allégorie du pouvoir royal ?
La Résurrection du Christ, qui lui est attribuée, a été interprétée par certains historiens de l’art comme une allégorie du roi Henri III dont le Christ porte les traits. En effet, en 1588, l’assassinat du duc et du cardinal de Guise qui s’efforçaient de contrôler le roi, a été vécu par les proches du souverain comme une véritable renaissance du pouvoir royal. Le tableau pourrait célébrer ce moment qui fut de courte durée puisque, l’année suivante, Henri III fut à son tour assassiné, ce qui mit fin à la dynastie des Valois.