Jean-Baptiste Camille COROT - Paris, le Vieux Pont Saint-Michel, entre 1823 et 1824

Paris, 1796 ; Paris, 1875

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© RMN-Grand Palais (MUDO - Musée de l'Oise) / Hervé Lewandowski - Utilisation des photographies soumise à autorisation

Peinture à l'huile sur papier vergé sur papier marouflé sur toile : toile préparée industriellement, papier posé par l'artiste et préparation blanche sur l'ensemble. Cadre en bois sculpté doré (1ère moitié XVIIIe siècle).

H. 25 cm ; L. 30,5 cm ; Ep. 1,1 cm ; Pds 2,2, Kg (supports+cadre)

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90.2

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Oeuvre de jeunesse. Vente posthume de Corot en 1875 :1 520 francs à M. Chamouillet, neveu de l'artiste (n 4 du catalogue) ; collection M.-E. Coudray ; vente posthume de M.- E. Coudray, Paris, Hôtel Drouot, 12-13 juin 1908, n°15 du catalogue, acquis par M. Allard pour la somme de 5 000 francs ; collection Hottinger. Oeuvre en rapport : « Quai des Orfèvres, le pont Saint-Michel », 1833 (Paris, Musée Carnavalet, Inv. P 1378), le même thème dans une vue plus générale.

Probablement composée en atelier d'après une esquisse peinte sur le motif, cette oeuvre nous présente une vue emblématique de Paris saisie depuis le quai de la rive gauche de la Seine. Au premier plan, le petit bras du fleuve est traversé par le vieux pont aux quatre arches de pierre et au dos d'âne très prononcé (les arches centrales s'ouvraient plus largement que celles des rives, ce qui expliquerait cette allure). Ces arches ont été placées par le peintre au centre du tableau avec une rigoureuse symétrie. Au-dessus du pont, à l'arrière-plan, on aperçoit à gauche les deux hautes tours de la façade de la cathédrale Notre-Dame, dont les deux cubes parallèles, aux dentelles de pierre, se dressent sur le fond du ciel bleu. A droite, on distingue les maisons du quai, puis le vieil Hôtel-Dieu. Au-delà de cette justesse de composition, l'harmonie de ce paysage est rendue par l'unité chromatique de bruns et de mordorés, conférant une atmosphère poétique encore renforcée par le reflet des bâtiments dans l'eau. En unissant ainsi nature et architecture par la lumière, Corot initie un dialogue entre production humaine et création naturelle. Le Pont Saint-Michel, tel qu'il est représenté ici, a disparu en 1857 et a été remplacé sous Napoléon III par un pont à trois arches.