Gustave GUILLAUMET - Défrichement à la frontière du Maroc, 2e moitié du 19e siècle

Puteaux, 1840 ; Paris, 1887

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© RMN-Grand Palais (MUDO - Musée de l'Oise) / Adrien Didierjean - Utilisation des photographies soumise à autorisation

Dessin au fusain sur papier brun.

H. 33,6 cm ; l. 49,5 cm (dimensions de la feuille) ; H. 50 cm ; l. 70 cm (dimensions du montage)

donation

998.10.213

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Acquis par la donatrice à Paris, galerie Coligny en juillet 1981.

Les textes des « Tableaux algériens » réunis par son ami Eugène Mouton et illustrés de gravures constituent un document particulièrement utile à l'étude de l'oeuvre orientaliste et à la connaissance de la personnalité de l'artiste comme le met en évidence Anne-Marie Rochon, dans le travail universitaire qu'elle a consacré au peintre en 1985. Dans ce recueil, au chapitre XIII consacré aux « Labours », Guillaumet décrit la rusticité des travaux des champs aux confins du Sahara avec une précision quasi ethnographique, et un lyrisme romantique que lui inspire « la contemplation de ce labeur primitif » qui « arrête l'homme de la civilisation face à l'homme de la nature » (p. 162), appliquant à l'Afrique du Nord, le premier en peinture, ce thème rural cher au courant naturaliste européen. Entre 1869 et 1876, le peintre exécute plusieurs tableaux relatifs aux labours et aux opérations de défrichement auxquels il a assisté et qu'il a relatés dans l'ouvrage cité plus haut. Les nombreux dessins réalisés sur le motif (le musée du Louvre en possède une belle série) pour la préparation minutieuse des toiles en constituent le témoignage, car on ne connaît aujourd'hui qu'un seul tableau intitulé « Feux de broussailles en Algérie » (Dijon, musée des Beaux-Arts, Inv. 5157). S'agit-il de la toile « Les Défrichements, frontière du Maroc », présentée au Salon de 1874 (n°874) dont il n'existe malheureusement aucune reproduction d'époque et qui a appartenu à l'artiste ? Nous ne sommes pas en mesure de trancher. Notre dessin, qui porte le même titre, est une mise en place de différentes activités de défrichement, dans un cadre de nature montagneux, en partie dissimulé par « les vapeurs épaisses en noirs tourbillons » projetés vers le ciel par les feux de broussailles, phénomène caractéristique que l'on retrouve sur le tableau de Dijon. Cette feuille, traitée à grands traits efficaces, est davantage à mettre en rapport avec trois illustrations des « Tableaux algériens ». L'on retrouve la même composition d'ensemble, les mêmes attitudes et activités, plus détaillées, dans « Les Défricheurs » gravure hors texte (entre les pages 158 et 159), reproduisant un croquis à la plume. Seul le paysage, non obstrué par la fumée et plat, diffère. Dans « Le labour », eau-forte « d'après le tableau de Limoges », (entre les pages 162 et 163), est représenté le même personnage, situé à droite sur le dessin, coupant un buisson à la faucille et s'aidant de la fourche. Enfin, le frontispice du même chapitre du livre, reproduisant un dessin à la plume, p. 157, s'apparente partiellement à notre dessin. Il s'agit là du personnage situé à gauche, debout, s'appuyant sur une fourche de bois et tenant une faucille en main droite. (D'après Josette Galiègue, 2004.)