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Charles Sandison, Axis Mundi : l'expo-évènement de la réouverture

25 janvier 2015 - 30 décembre 2015
  • Charles Sandison, Axis Mundi

Après avoir investi des lieux prestigieux comme le Grand Palais, le musée d’Orsay, le musée du Quai Branly à Paris ou le Manège à Moscou, l’artiste Charles Sandison a accepté l’invitation du MUDO - Musée de l’Oise. Trois ans après sa dernière installation numérique en France, l’artiste nous livre une création exceptionnelle dans l’impressionnant espace sous-charpente du musée. Pour la réouverture du palais Renaissance, Axis Mundi porte un regard inédit sur cet espace emblématique, réinventant l’arbre universel unissant ciel et terre, passé et présent.

Le numérique, matière première de l’artiste

L’artiste est connu pour ses projections générées par ordinateur investissant un espace architecturé. Dans une semi- pénombre, Charles Sandison plonge le spectateur à travers un labyrinthe de mots mouvants et lumineux. Dans son œuvre, le multimédia n’est pas uniquement un outil mais devient sujet : la technologie, loin de définir l’art de Sandison, n’est qu’un moyen qu’il utilise pour faire d’un espace physique, un espace mental. Nul doute que si la machine et ses mécanismes n’avaient pas été inventés ou n’avaient pas passionné l’artiste, il aurait trouvé un autre médium pour exprimer son univers esthétique, poétique et conceptuel.

Un processus de création complexe

Dans sa phase de production, l’artiste recherche avec une rigueur quasi-mathématique la disposition précise des vidéoprojecteurs ; il conçoit un programme informatique complexe qui génère les mots et détermine leur apparition, leur mouvement, leur collision et leur disparition. Ses installations traitent principalement du rapport entre texte et image, entre homme et machine, entre signifiant et signifié. Pour le MUDO-Musée de l’Oise, Charles Sandison a sélectionné un matériel lexical spécifique pour nourrir sa projection : l’inventaire des œuvres du musée et de nombreux autres écrits sur le palais comme Les Fortunes et adversitez de Jehan Régnier (1526). Ces univers, ces mots naviguant sur la charpente, viennent hypnotiser le visiteur dès qu’il franchit le seuil de la porte en le faisant basculer dans un autre monde avec pour seul repère, cette cathédrale de lumière. Charles Sandison utilise le mot comme générateur de lien entre le spectateur-lecteur et son œuvre, entre son œuvre et l’espace qu’il investit.

Une œuvre en résonance avec l’esprit du lieu

Pour sublimer l’architecture du lieu, Charles Sandison s’est lancé un défi technique, une projection du plancher au faîte du toit - soit sur une hauteur de plus de 14 mètres - et un défi conceptuel, celui de mettre en résonance les mots projetés avec l’histoire du palais épiscopal et les collections du musée. L’artiste prend ainsi possession de l’espace dans toutes ses dimensions, y compris temporelles. En ce sens, le grenier, salle la plus proche du ciel et dominant l’ancien palais épiscopal, devient le lieu entre deux mondes d’une expérience onirique et spirituelle quasi mystique.

Les 22, 27 après-midi et 28 novembre, l'exposition "Axis Mundi" de Charles Sandison dans l'espace sous-charpente ne sera pas accessible.