Paul DELAROCHE - Le Retour du Golgotha, 1856

Paris, 1797 ; Paris, 1856

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© RMN-Grand Palais (MUDO - Musée de l'Oise) / Martine Beck-Coppola - Utilisation des photographies soumise à autorisation

Peinture à l'huile sur toile sur châssis. Cadre en bois doré mouluré à ornementations moulées.

H. 27 cm ; L. 52,9 cm ; Ep. 2 cm ; Poids 4,2 kg (cadre+toile)

achat avec participation du FRAM

95.22

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Fait partie d'une série de quatre tableaux inspirés par les souffrances de la Vierge durant la Passion avec : « Le Vendredi Saint ou La Vierge chez les Saintes Femmes », « L'évanouissement de la Vierge » et « La Vierge contemplant la Couronne d'épines. »

Dans ce tableau, Paul Delaroche a choisi de représenter l'épisode qui suit la Crucifixion de Jésus. La Vierge Marie, Jean, Marie-Madeleine et Pierre se dirigent vers une maison, dont un homme vient d'ouvrir la porte. Personnage central de la composition, la Vierge, chancelante, prête à s'effondrer de chagrin, s'appuie de sa main gauche sur l'épaule de saint Jean, lui-même accablé de douleur et se tenant au mur pour ne pas tomber, et sa main droite est posée sur le cou de Marie-Madeleine, figurée la tête baissée et les cheveux défaits, profondément affligée. Dans une même « affliction profonde, mais mâle et contenue », Saint Pierre les suit, portant la couronne d'épines sur des linges ensanglantés. Des femmes et des disciples font cortège.Nous retrouvons ici en Marie l'humanité souffrante d'une mère pleurant son fils. Le tableau est d'une « beauté imprévue, d'une poésie lugubre et pénétrante ». Le coloris est austère, la composition sobre et poignante, d'une émouvante qualité d'exécution. L'artiste atteint au pathétique, se dégageant du poids des traditions par l'originalité du thème traité, de pure invention, montrant les réactions très humaines de l'entourage de Jésus après son supplice, sans que ce dernier ne soit représenté. Il opte ici pour le drame, non la tragédie, répondant à une autre exigence de la sensibilité romantique.« Le Retour du Golgotha » fait partie d'un ensemble de quatre scènes, inspirées par les Souffrances de la Vierge durant la Passion du Christ comprenant : « La Vierge chez les Saintes Femmes », « L'Evanouissement de la Vierge » et « La Vierge contemplant la Couronne d'épines ». Ces tableaux, réalisés entre 1853 et 1856, sont les dernières œuvres de Paul Delaroche, qui mourut le 4 novembre 1856. Elles correspondent à son ultime période, assombrie par le décès le 22 décembre 1845 de sa femme, Louise Vernet, fille du peintre Horace Vernet et sont l'expression de son propre tourment et d'une intime méditation. Paul Delaroche, peintre d'histoire célébré, se révèle, avec Ary Scheffer, le « maître de la peinture spiritualiste », non pas simple peinture d'idées, mais peinture de sentiment et d'émotion, diffusée à grande échelle par la gravure, face au chef de file de l'atelier d'Ingres, Hippolyte Flandrin. En tant que « créateur du style religieux populaire du 19e siècle », proposant « des images qui parlent à tous », Delaroche, « peintre-poète de la douleur » selon Bruno Foucart, influencera ses successeurs tels Hippolyte Lazerges, Charles Landelle ou Camille Chazal.