GOSSE Nicolas Louis François - L'Esclavage affranchi, vers 1848

Paris, 1787 ; Soncourt (Vosges), 1878

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© RMN-Grand Palais (MUDO - Musée de l'Oise) / Thierry Ollivier - Utilisation des photographies soumise à autorisation

Peinture à l'huile sur toile sur châssis. Cadre époque Napoléon III (3e quart XIXe). Cadre en bois mouluré, doré à ornementations moulées.

H. 40,4 cm ; L. 26,6 cm ; Ep. 1,7 cm ; Pds 4,8 Kg (cadre + toile)

don manuel

79.16

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Esquisse d'un tableau commandé par l'Etat en 1848. Le 28 juillet 1848 Gosse écrit au Ministère de l'Intérieur pour que lui soit commandé un tableau. Par arrêté du 30 août 1848, Gosse est chargé d'exécuter pour le Ministère de l'Intérieur, moyennant la somme de 500 francs un tableau dont le sujet et l'esquisse devront être soumis à l'approbation du ministre. Par arrêté du 10 janvier 1849, Gosse reçoit un acompte (après présentation de l'esquisse) pour son tableau « Liberté, Egalité, Fraternité » ; le solde est payé par arrêté du 12 mai (Paris, Archives nationales, F21 33). Le tableau est exposé au salon de 1849 sous le titre de « L'Esclavage affranchi », puis déposé par arrêté du 31 août au musée de Beauvais. Il est mis en place en novembre 1849 et sera détruit en 1940 lors de l'incendie du musée.

Ce tableau illustre l'effet émancipateur universel de la Révolution française de 1848. Au centre de la composition, une femme ailée, au sein dénudé, allégorie de la Liberté porte un bonnet phrygien (symbole de liberté et de civisme) et une tunique à l'antique, ceinte d'une écharpe tricolore. Elle est auréolée d'une « étoile » de lumière. Elle brandit de son poing gauche serré les chaînes brisées de l'esclavage aboli, symbolisant la Liberté et de sa main droite un rameau d'olivier, symbole de la Paix et de l'Union civile. A sa gauche, l'Egalité porte le niveau et donne la main à la Fraternité, représentée par une esclave noire, dont les fers ouverts tombent des pieds. Le groupe de ces figures allégoriques surplombe un globe terrestre, sur lequel est inscrit le mot « France » et semble annoncer au monde la bonne nouvelle de l'abolition de l'esclavage. En effet, « fidèle à sa tradition révolutionnaire, la France fait le saut de l'abolition au cours de l'épisode de 1848. Le 27 avril, un décret préparé par Victor Schoelcher, sous-secrétaire d'Etat au ministère de la Marine et des Colonies, déclare dans son article 1 : « L'esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises… Tout châtiment corporel, toute vente de personnes non libres seront absolument interdits. » L'interdiction de l'esclavage sera inscrite dans l'article 6 de la Constitution du 4 novembre 1848. » (in « Le XIXe siècle : science, politique et tradition », Isabelle Poutrin (dir.), 1995, p. 432.)