Auguste-Jacques REGNIER - Vue du château de Pierrefonds en ruines, en 1829

Paris, 1787 ; Paris, 1860

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© RMN-Grand Palais (MUDO - Musée de l'Oise) / Martine Beck-Coppola - Utilisation des photographies soumise à autorisation

Peinture à l'huile sur papier fort marouflé sur toile sur châssis. Cadre en bois mouluré à ornementations moulées.

H. 20,5 cm ; L. 28,3 cm ; Ep. 1,5 cm ; Pds 1,4 kg (cadre+toile)

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90.6

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Ami de Delacroix, formé à l'école de Pierre-Henri de Valenciennes (1750-1819), l'un des précurseurs du paysage moderne qui incitait ses élèves à peindre en plein air, et élève de Jean-Victor Bertin (1767-1842), l'un des maîtres du paysage historique, Auguste Régnier fut l'un des premiers artistes de sa génération à s'intéresser à l'anglais Constable, dont il conservait chez lui une esquisse. Le travail sur le motif est donc l'un des éléments essentiels dans la réalisation de ses peintures. Mais cette vue des ruines du château de Pierrefonds, où il se rendit à plusieurs reprises, est bien plus qu'une simple « vue » d'après nature. C'est ici l'atmosphère mélancolique d'un lieu déserté, d'une construction vouée à l'abandon, oubliée des hommes, que le peintre a cherché à traduire par des effets picturaux : végétation traitée à grands coups de pinceaux dans une touche libre, silhouettes humaines minuscules, noyées dans le paysage, presque écrasées par les imposants vestiges du château, eux-mêmes à peine ébauchés, sans souci du détail. Le caractère rageur et tourmenté de ces ruines, presque déchiquetées, se détachant dans un paysage aux tons contrastés, sous un ciel orageux et menaçant est bien dans la veine romantique et préfigure la vision qu'a pu en donner en 1868 Paul Huet, peintre romantique s'il en est, dans un tableau aujourd'hui conservé au Musée national du Château de Compiègne.